À quoi sert la Protection civile ? Emmanuel Pierre face à la détresse des déplacés.

 

Alors que la saison cyclonique bat son plein en Haïti, des fonds publics ont été officiellement décaissés pour faire face aux urgences humanitaires. Pourtant, sur le terrain, aucune disposition sérieuse n’a été prise pour protéger les populations les plus vulnérables, notamment les milliers de déplacés fuyant les violences des gangs armés.

Dans plusieurs zones du pays, ces citoyens chassés de leurs quartiers vivent dans des conditions inhumaines : à la belle étoile, dans des abris de fortune, exposés à la pluie, aux maladies, sans eau potable, ni accompagnement réel de l’État.

 « Chak swa, se yon mòso katon nou ouvri pou n kouche, lè lapli tonbe se yon penitans pou nou. Timoun yo malad, granmoun yo pa gen aki rele aki reponn. Yo lage nou konsa, san okenn plan. »

 Mireille, déplacée de Carrefour-Feuilles, réfugiée à Bourdon.

« Yo pale sou radyo ak televizyon men nou pa wè anyen. Pa gen moun ki vin wè nou, pa gen pwoteksyon. Se tankou nou pa t egziste pou moun sa yo.» Jean Robert, déplacé de Solino.

La Direction de la Protection civile (DPC), dirigée par Emmanuel Pierre, brille par son absence. Aucun plan clair, aucune communication efficace, aucun centre d’hébergement sécurisé n’a été mis en place pour ces familles déplacées. Cette passivité soulève des questions graves sur la capacité de la DPC à remplir sa mission, et sur la volonté réelle du gouvernement d’anticiper les catastrophes plutôt que de réagir dans l’urgence.

« Nou te tande yo te bay lajan pou siklòn, men ki kote lajan sa ye ? Nou menm, se nan labou nap dòmi. » Mamoune, mère de trois enfants, réfugiée à Delmas 31.

Certains déplacés affirment que c’est pour la première fois qu’ils constatent un tel niveau de négligence de la part de l’État en pleine saison cyclonique. Pas de mobilisation, pas de présence, pas même une tente symbolique pour apaiser l’angoisse d’un peuple déjà traumatisé.

« Mwen deja viv plizyè siklòn nan peyi a, men se premye fwa m wè Leta pa mete anyen kanpe. Sa endiye m» Roseline, déplacée de Delmas 19.

Des organisations locales dénoncent une irresponsabilité administrative et une incompétence structurelle qui mettent directement en danger la vie de milliers de citoyens. D’autant plus que les alertes météorologiques se multiplient et que les zones les plus exposées n’ont reçu ni kits de secours, ni soutien logistique.

 « Se kounye a nou wè Leta pa egziste vre. Se pa nan pale, men nan aksyon. Emmanuel Pierre se yon poupe twèl, k ap fè lajan.» Frantz, déplacé de Delmas 19.

Dans un pays rongé par la crise et l’insécurité, l’absence de réponse rapide aux risques naturels ne peut qu’aggraver le sentiment d’abandon vécu par la population. Le rôle d’Emmanuel Pierre, en tant que directeur de la DPC, est aujourd’hui fortement remis en question. Et avec lui, c’est tout un système qui vacille.




Lominy EDMOND, Journaliste rédacteur/ Avocat au Barreau de Petit-goâve/ Psycho-énergéticien 

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