L’ANAJUH sort de son silence et interpelle le CPT sur la situation nationale
L’Association Nationale des Juristes Haïtiens (ANAJUH) rompt le silence. Dans une déclaration incisive publiée ce mercredi 21 mai 2025, l’organisation critique sévèrement l’inaction du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et de la Primature face aux multiples urgences que connaît la nation.
Me Chérubin Pierre Careca porte parole de l'ANAJUH, fervent défenseur des droits humains en Haïti, dénonce avec vigueur l’indifférence du CPT face à la détérioration continue des conditions de vie de la population. L’association s’inquiète du mutisme prolongé des neuf conseillers présidentiels, notamment sur les actes de xénophobie et de racisme perpétrés par les autorités dominicaines contre les ressortissants haïtiens en République dominicaine.
« Il est inadmissible que des dirigeants, censés incarner la souveraineté de la nation, gardent un silence complice face à l’humiliation et aux violations subies par nos compatriotes à l’étranger », peut-on lire dans la note.
Mais ce n’est pas tout. Le défenseur des droits humains tire également la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire intérieure du pays. Elle exprime sa perplexité et émet de sérieux doutes sur la volonté réelle des autorités actuelles de lutter contre l’insécurité.
« Comme disait l’autre : lorsque les dirigeants ne veulent pas combattre l’insécurité, c’est qu’ils l’alimentent », rappelle l'avocat de formation dans un ton grave, soulignant que la banalisation des assassinats, des kidnappings et des déplacements massifs de la population semble servir des intérêts inavoués.
L’association prévient également contre les individus liés à des groupes armés qui cherchent aujourd’hui à se présenter comme des sauveurs du pays. Une manœuvre qu’elle juge cynique et dangereuse.
Face à cette crise multidimensionnelle, Me Careca propose un ensemble de mesures urgentes et structurantes, parmi lesquelles :
L’organisation d’un dialogue national inclusif, en vue de bâtir un consensus réel sur la gouvernance du pays;
La réduction du train de vie de l’État, dans un souci de justice sociale et de redéploiement des ressources publiques vers les urgences nationales ;
La restauration de l’autorité de l’État, à travers des institutions renforcées et crédibles ;
La réforme profonde du système judiciaire, afin de garantir l’indépendance de la justice et le respect des droits fondamentaux ;
La poursuite judiciaire des présumés financeurs et complices des gangs armés, sans distinction de statut social ou politique.
En conclusion, l’ANAJUH réaffirme son engagement indéfectible envers la démocratie, la dignité humaine et l’État de droit. « Vive Haïti ! Vive l’État de droit ! », scande-t-elle, appelant toutes les forces vives de la nation à se lever contre l’impunité et la médiocrité.
Adresse électronique: voixlibreinfo@gmail.com
Voix libre info, « Pas neutre. Pas soumis. Radicalement libre. »
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