HAÏTI, 18 MAI 2025: UNE JOURNÉE DE RÉFLEXION POUR RÉHABILITER LE SENS RÉVOLUTIONNAIRE DU DRAPEAU NATIONAL.



18 mai 2025, À l’occasion du 222e anniversaire du drapeau haïtien, plusieurs organisations progressistes et socialistes révolutionnaires parmi lesquelles la PAPDA, Rasin Kan Pèp, l’UNNOH, le Cutraseph, KAY LA, KONBIT et Antèn Ouvriye ont organisé à Delmas 83, une journée de réflexion autour du thème : « Le drapeau comme symbole de liberté et d’émancipation du peuple dans le contexte des 200 ans de la rançon de 1825. »

Cette initiative, tenue dans un climat de solidarité et de conscience politique, vise à redonner au drapeau haïtien sa portée historique et révolutionnaire, à l’heure où le pays fait face à une profonde crise multidimensionnelle.

Le professeur Dérinx Petit-Jean, membre du Kolektif Kont Ranson 1825, a ouvert la journée en soulignant l’importance symbolique de l’adoption du drapeau le 18 mai 1803 à l’Arcahaie. Pour lui, cet acte représentait « une volonté ferme de créer une nation libre, souveraine et indépendante, dans un élan révolutionnaire contre le système esclavagiste. »

Il a insisté sur le fait que le drapeau haïtien est un symbole de dignité et de résistance, mais aussi un appel à la transformation profonde des comportements et de la vision collective du pays. « Si nous voulons redonner au drapeau son véritable sens, il faut nous engager à changer Haïti de fond en comble, dans l’esprit de 1804 », a-t-il déclaré.

Petit-Jean a également dénoncé la continuité des logiques impérialistes à l’œuvre, évoquant le rôle des puissances occidentales, particulièrement de la France, dans l’étouffement de l’expérience haïtienne. Il a rappelé que la rançon imposée en 1825, 150 millions de francs-or visait à briser l’élan d’un nouvel ordre mondial solidaire, incarné par Haïti, qui offrait un appui sans intérêt aux autres peuples en lutte.

Josué Mérilien, dirigeant du Cutraseph, a pour sa part rappelé que le 18 mai doit être un moment fort pour réfléchir à l’héritage des ancêtres et à leur combat héroïque pour sortir de l’esclavage. Selon lui, la victoire d’Haïti sur la France esclavagiste fut aussi une défaite infligée à tout l’ordre colonial occidental.

« C’est la raison pour laquelle Haïti est aujourd’hui enfermée dans une spirale de violence, contrôlée par des gangs au service d’intérêts étrangers, notamment ceux du Core Group », a-t-il affirmé avec fermeté. Il a également rappelé les paroles des ancêtres : « Tout moun se moun, pa gen moun ki plis pase moun. »

Les différents intervenants ont appelé à une mobilisation nationale contre les plans génocidaires et néocoloniaux qui menacent l’existence même de la nation haïtienne. Cette journée s’est conclue par un appel à la conscience collective et à l’engagement politique, dans l’esprit de l’indépendance de 1804.



Lominy EDMOND, Journaliste rédacteur/ Avocat, Psycho-énergéticien 

Adresse électronique: voixlibreinfo@gmail.com

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