ANTOINE AUGUSTIN: UNE CONTINUITÉ DÉGUISÉE DE LA VISION DE NESMY MANIGAT AU MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE.


Malgré l’augmentation de près de 15% du budget de l’éducation nationale sous le Conseil présidentiel de transition (CPT), les problèmes structurels du système éducatif haïtien demeurent intacts. Antoine Augustin, récemment nommé ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) en remplacement de Nesmy Manigat, semble reproduire la même vision technocratique et déconnectée des réalités sociales que son prédécesseur issu du PHTK.

Un budget en hausse, mais une misère inchangée

Quoiqu'une allocation de 42,58 milliards de gourdes dédiée à ce ministère. En théorie, cet effort financier devait permettre de répondre aux nombreuses revendications des acteurs du secteur : augmentation de salaire pour les enseignants, nomination de nouveaux professeurs, accès à des accompagnements sociaux comme la carte de débit, ou encore amélioration des conditions de travail.

Pourtant, rien ne change. Les enseignants continuent de manifester, les écoles fonctionnent au ralenti, et les promesses faites par le ministre Augustin ne sont pas tenues.

Une gestion technocratique dans la continuité du PHTK

Sous Nesmy Manigat, la politique éducative avait déjà été marquée par une approche technocratique : grands discours sur la réforme, mise en avant d’outils numériques, une éducation de qualité mais aucune avancée notable pour les professeurs ni pour les élèves les plus défavorisés.

Antoine Augustin semble marcher exactement dans les pas de son prédécesseur. À en croire un professeur au lycée Charles Bélair à Arcahaie, « il n’y a pas de différence entre Nesmy Manigat et Antoine Augustin. C’est la même logique, le même mépris pour les professeurs. »

Les mêmes problèmes, les mêmes silences

Les professeurs réclament depuis des années :

Des salaires décents et réguliers

Des nominations

L’accès à des aides sociales promises, comme les cartes de débit

Des conditions de travail humaines et respectueuses

Or, ces revendications restent sans réponse, comme elles l’étaient sous le précédent ministre. 

Le vrai changement se fait toujours attendre

Le départ de Nesmy Manigat et l’arrivée d’Antoine Augustin n’ont rien changé à la condition du personnel éducatif. Le système reproduit les mêmes erreurs, sous couvert de nouveauté. Si les visages changent, la politique, elle, reste la même : priorité aux chiffres et à la communication, oubli des revendications populaires.

La question se pose alors avec insistance : le ministère est-il au service de l’éducation nationale ou au service d’un agenda néolibéral au profit d’une minorité privilégiée ?



Lominy EDMOND, Journaliste Rédacteur/ Avocat au Barreau de Petit-goâve/ Psycho-énergéticien 

Adresse électronique: voixlibreinfo@gmail.com

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